Comment travailler sa mémoire et l’entretenir : 5 astuces prouvées scientifiquement
T’est-il déjà arrivé d’être sur le point de franchir la porte de ton domicile, lorsque tu réalises que tu as oublié où sont rangées ces fichues clés ? 🔑
Ou encore, tu t’apprêtes à mixer une belle petite soupe de légumes maison, et là, où est passé ce satané pied plongeant ? Tu te reconnais ? Pas de panique, ce n’est ni Alzheimer ni l’amnésie qui te guette !
Tu as juste besoin de travailler ta mémoire pour profiter de tout son potentiel. 🧠
À ce sujet, le potentiel de ton cerveau est un programme qui te permet d’apprendre à apprendre. Découvre ton plein potentiel et optimise tes compétences avec ce dernier. 🤩
Je te laisse découvre son programme juste ci-dessous.
1. Appliquer les techniques de visualisation
La méthode de Cicéron
Cicéron ? Tu as déjà entendu ce nom quelque part. De son vrai nom Marcus Tullius Cicero, cet illustre orateur et philosophe de la Rome antique a transformé la mémoire en art. Ses grands discours et plaidoiries ont remporté un grand succès qui reposait sur l’efficacité de sa mémoire. 🧠
Sa technique est surnommée « la méthode des lieux ou des loci », qui signifie lieu en latin. Elle est employée comme moyen mnémonique qui consiste à associer des images à un lieu. C’est celle qui a permis à l’allemand Clemens Meyer de remporter le Championnat du monde de la mémoire en 2005 et 2006.
Concrètement, lorsque tu souhaites retenir un discours, une série de chiffres, de mots ou ce que tu veux :
- Visualise, en fermant les yeux, un endroit familier. Cela peut s’assimiler au parcours entre ton domicile et ton travail ou un de tes coins préférés.
- Mets des points d’ancrage à chaque étape de ton trajet. Prends le temps de bien les imaginer dans l’ordre.
- Associe une image amusante ou atypique à chaque mot ou élément que tu veux retenir. Si c’est un discours, découpe-le en plusieurs parties et relie-les avec une image.
- Visualise enfin les étapes et déposes-y tes images. La première étape doit correspondre à la première image.
De cette manière, en parcourant mentalement les étapes du trajet choisi, ton cerveau va réactiver l’image associée au mot. Tu peux ainsi avec cette technique te souvenir jusqu’à cinquante éléments d’une liste à apprendre et peut-être même devenir aussi éloquent que Cicéron !
Dessiner pour mémoriser facilement
C’est une autre stratégie redoutable qui permet de mieux retenir. Des scientifiques américains ont mené plusieurs expériences à ce sujet. Ils ont conclu que la rétention d’une liste de mots est améliorée grâce au dessin contrairement à l’écriture. N’avons-nous pas dessiné de belles esquisses durant l’école primaire à côté des poèmes que l’on devait apprendre par cœur ? 🎨❤️
Selon le psychologue canadien Allan Paivio de l’Université de Western Ontario, c’est grâce au double codage induit par le dessin que l’apprentissage est facilité.
En fait, contrairement aux idées reçues, nous ne possédons pas de mémoire auditive, visuelle ou tactile. Nous détenons cinq mémoires : la mémoire de travail ou mémoire à court terme, la mémoire sémantique, la mémoire épisodique, la mémoire procédurale et la mémoire perceptive. C’est l’ensemble des quatre dernières mémoires qui constituent la mémoire à long terme.
Ainsi, lorsque le concept ou le nom que l’on désire retenir prend la forme d’un dessin, notre cerveau va solliciter deux mémoires. La mémoire sémantique va gérer la partie du langage, et la mémoire perceptive nous permet de mentaliser l’image. L’information, traitée par ces deux canaux distincts, est davantage assimilée et mieux restituée.
Donc à nos crayons ! Une manière ludique pour travailler sa mémoire est d’ébaucher des dessins avec le Pictionary. Le principe de ce jeu consiste à faire deviner à son équipe par le dessin, un mot, une action, un lieu en 60 secondes. ✏️
2. Jouer pour travailler sa mémoire
Une autre méthode complémentaire pour remuer ses méninges consiste à s’amuser à plusieurs !
En effet, le jeu collectif possède plusieurs avantages, par exemple celui de développer des relations sociales.
Eh oui, côtoyer du monde permet au cerveau de se constituer sa réserve cognitive et donc d’améliorer nos capacités d’apprentissage. De plus, la qualité des interactions humaines intervient dans la survenue tardive de démence, comme celle d’Alzheimer.
Un autre avantage du jeu réside dans la stimulation de l’intellect lorsqu’on lui associe une émotion positive. De fait, cette dernière renforce la rétention d’une information et donc la performance mnésique. 🎲
On peut aussi activer sa mémoire seul avec les mots fléchés, les mots croisés, les casse-tête ou le sudoku. Mais pas question d’en effectuer toute la journée ! Le cerveau déteste la routine. C’est la variation des expériences ou le changement qui va le nourrir et lui permettre de créer de nouvelles connexions neuronales.
3. Manger pour protéger son cerveau
On ne le répètera jamais assez, la santé est dans l’assiette. Hippocrate, le père de la médecine disait 400 ans av. J.-C. : « Que ton aliment soit ta médecine ». Le choix de ce que nous ingurgitons prime aussi bien pour la santé de notre corps que de celle de notre santé mentale.
Le régime méditerranéen, appelé aussi « régime crétois », a fait ses preuves. Effectivement, il préserve des maladies cardiovasculaires et produit un effet positif sur notre réserve cognitive.
Comment me diras-tu ? Parce qu’il regorge en vitamines, en fibres, en acides gras essentiels oméga-3, en antioxydants et en minéraux. Pour cela, ce régime préconise de consommer :
des matières grasses d’origine végétale, en particulier l’huile d’olive ;
des glucides complets que l’on trouve aussi bien dans le pain que les pâtes ou le riz complet ;
des fruits secs : amandes, noix, noisettes… ;
des poissons gras : sardines, saumon, maquereau… ;
des légumes secs : haricots, pois chiches ou lentilles ;
des fruits ainsi que des légumes de saison ;
des viandes blanches de préférence ;
- des plats préparés maison et non industriels.
Notre cerveau, nourri de tous les nutriments, est protégé de la vieillesse prématurée et reste en pleine santé. Alors, en cuisine ?
4. Dormir pour mieux apprendre
C’est le soir, à l’aise dans ton lit, tu regardes une excellente série, sauf que demain une journée chargée se profile. Le sommeil commence à t’envelopper, mais tu résistes, ce film palpitant te plait tellement ! 📼
Que faire ? Eh bien, choisir de s’endormir tout simplement. Pourquoi ?
Parce que notre santé physique et mentale se dégrade si l’on dort moins de 6 h.
Cela à une incidence non seulement sur le système immunitaire et le métabolisme, mais aussi sur l’apprentissage et la mémorisation.
Selon l’INSERM, l’institut national de la santé et de la recherche médicale, les troubles du sommeil concernent une personne sur trois. En fonction des besoins de chaque individu, une nuit correcte se situe entre 3 à 6 cycles successifs de 60 à 120 minutes chacun. Chaque cycle est constitué de sommeil lent léger ou profond et paradoxal.
Mais qu’en est-il de l’apprentissage ? Les recherches ont montré que c’est durant la phase de sommeil lent profond que des zones du cortex liées à l’apprentissage se réactivent intensément. Les informations enseignées la veille sont triées, assimilées et consolidées.
C’est pourquoi il n’est pas question de passer des nuits blanches avant un examen par exemple !
Nous ne pouvons pas renoncer à ce temps de repos nocturne, d’autant plus que le cerveau se débarrasse des toxines accumulées durant la journée. Sans ce processus de nettoyage, nous risquons de développer des troubles d’ordres psychologiques comme la dépression, l’irritabilité, l’anxiété ou la schizophrénie.
5. Pratiquez un sport pour booster sa mémoire
Le sport ? Que peut-il bien faire ici ?
Si l’activité physique améliore notre santé corporelle, notre mémoire semble en bénéficier également. Souvent après une séance sportive, nous ressentons un bien-être physique et mental. 🏋🏽♀️
La professeure Sophie Schwartz a dirigé des travaux au sein de son laboratoire dans le département des neurosciences fondamentales de la Faculté de médecine de l’Université de Genève. Elle a essayé de déterminer ce qui pouvait lier le sport à la mémoire.
Les neuroscientifiques de son équipe après plusieurs expériences ont conclu que c’était grâce à l’action de molécules appelées endocannabinoïdes. Ces molécules produites lors de l’effort vont aller se fixer sur les récepteurs de l’hippocampe.
Ce sont ces endocannabinoïdes qui déclenchent cette sensation de bien-être après une course à pied par exemple. Ces molécules sont d’autant plus nombreuses à se fixer sur les récepteurs que l’effort s’intensifie, favorisant l’accroissement de l’activité cérébrale.
En effet, elles interviennent dans la connexion entre les neurones. Leur présence plus ou moins multiple influe donc directement sur nos capacités mémorielles.
Pour la professeure Sophie Schwartz, ces découvertes donnent beaucoup d’espoir dans la prévention de la maladie d’Alzheimer et dans l’apprentissage scolaire.
Eh bien, à nos baskets ! 👟
La manière dont nous bougeons, ce que nous mangeons, la qualité de notre sommeil impactent fortement nos souvenirs. Nos diverses activités stimulantes comme les jeux, l’instruction ou la lecture vont aussi bien maintenir nos facultés que dynamiser leur croissance.
En dehors des cas sévères qui nécessitent un recours médical, nos capacités mnésiques dépendent de nos efforts. Si l’on veut travailler sa mémoire, la booster, nous devons nous appliquer une hygiène de vie adéquate qui nous permet à long terme de profiter pleinement de nos aptitudes et peut-être même nous prémunir des affections cérébrales. La recherche continue dans ce sens, afin de trouver des réponses aux maladies dégénératives du cerveau.